Décision du Bureau : 15.COM 2.BUR 3.3

Le Bureau,

  1. Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatifs à l’admissibilité et aux critères des demandes d’assistance internationale,
  2. Ayant examiné le document LHE/20/15.COM 2.BUR/3 ainsi que la demande d’assistance internationale n 01633 présentée par l’Égypte,
  3. Prend note que l’Égypte a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Inventaire du patrimoine culturel immatériel relatif à l’artisanat pratiqué au cœur du Caire historique :

Mis en œuvre par la Société égyptienne pour les traditions folkloriques (Egyptian Society for Folk Traditions - ESFT), ce projet de dix-huit mois a pour objectif de réaliser un inventaire communautaire de vingt pratiques artisanales exercées dans les quartiers historiques du Caire, une zone appelée « Le Caire historique », un bien du patrimoine mondial inscrit au titre de la Convention de 1972. Les initiatives précédentes constituent un bon point de départ, notamment pour constater les pratiques traditionnelles déjà disparues, ainsi que le déclin de connaissances, de compétences et de valeurs des autres pratiques encore présentes. Toutefois, ce projet adoptera une méthodologie différente et holistique en accord avec la Convention de 2003. Il devrait permettre d’avoir un impact notable sur le patrimoine vivant dans la région grâce à plusieurs résultats attendus. Les connaissances liées à ces vingt pratiques traditionnelles vivantes seront identifiées, inventoriées, sauvegardées et transmises avec la participation la plus large possible des artisans concernés. Vingt artisans traditionnels de deux quartiers du Caire historique suivront une formation en cinq sessions pour réaliser un inventaire des pratiques immatérielles et des connaissances de l’artisanat traditionnel. Une soixantaine de praticiens seront interviewés et informés sur la Convention de 2003 et ses principes, ainsi que sur l’inventaire et son rôle crucial dans la sauvegarde du patrimoine vivant. Un inventaire en ligne des connaissances traditionnelles liées à ces pratiques sera réalisé et rendu accessible aux communautés, et l’importance de cet outil dans le processus de sauvegarde à long terme sera soulignée. Les résultats du projet seront communiqués par le biais d’un site web, d’une inauguration publique, d’une exposition d’artisanat et d’un rapport final. Enfin, des synergies seront établies entre les principaux responsables du domaine culturel et la communauté afin d’identifier les domaines potentiels d’actions futures.

  1. Prend note en outre que cette assistance concerne la préparation d’inventaires et vise à soutenir un projet mis en œuvre au niveau local, conformément à l’article 20 (b) et (c), de la Convention, et qu’elle prend la forme d’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g), de la Convention ;
  2. Prend également note que l’Égypte a demandé une allocation d’un montant de 86 950 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet ;
  3. Décide que, d’après les informations fournies dans le dossier n  01633, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
Critère A.1 : Les principaux bénéficiaires du projet sont les artisans de ces pratiques traditionnelles établis dans les quartiers historiques du Caire. Le projet souligne clairement le rôle central des communautés concernées dans la mise en œuvre des activités, notamment dans les ateliers de renforcement des capacités et l’inventaire sur le terrain, ainsi que dans le processus de suivi et d’évaluation. Leurs représentants feront partie du comité de pilotage du projet.

Critère A.2 : Le budget reflète de manière suffisamment détaillée les activités prévues et les dépenses correspondantes. Par conséquent, le montant de l’aide demandée peut être considéré comme approprié au regard des objectifs et de la portée du projet.

Critère A.3 : La séquence des activités proposées est logique, les activités sont décrites de manière suffisamment détaillée, notamment la mise en place d’ateliers de sensibilisation relatifs à la Convention de 2003, l’inventaire communautaire et la diffusion des résultats du projet. Chaque activité est clairement identifiée et correspond aux objectifs et aux résultats attendus décrits dans la demande. L’agence de mise en œuvre est une ONG accréditée dans le cadre de la Convention de 2003, qui possède une expérience et des connaissances dans le domaine de la Convention. Toutefois, le délai proposé, d’une durée de dix-huit mois, semble court, au vu du nombre d’activités à mettre en œuvre.

Critère A.4 : Le projet devrait permettre de renforcer les capacités des artisans, qui pourront ensuite partager et transmettre leurs connaissances et compétences traditionnelles aux membres de la communauté, en particulier aux apprentis et autres artisans. La production d’images, de vidéos et de matériel audio devrait permettre de partager au public les résultats du projet et donc de sensibiliser la société civile, les jeunes et les acteurs nationaux à l’importance de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Le projet devrait également contribuer à la viabilité de ces pratiques et à la transmission de ces connaissances aux autres membres de la communauté. Toutefois, la demande n’explique pas clairement comment les informations recueillies au cours du projet (notamment les documents audio et visuels), qu’il est prévu de publier sur un site web, pourraient être utilisées après la fin du projet et comment ces informations pourraient profiter à d’autres praticiens et communautés à long terme.

Critère A.5 : L’État partie demandeur contribuera à hauteur de 17 pour cent et les autres partenaires contribueront à hauteur de 3 pour cent supplémentaires du montant total du projet pour lequel une assistance internationale est demandée au Fonds du patrimoine culturel immatériel.

Critère A.6 : En prévoyant des ateliers de renforcement des capacités dans l’inventaire communautaire et d’autres activités qui impliquent pleinement les membres de la communauté, la demande démontre de manière convaincante que le projet contribuera à sensibiliser la population quant à l’importance de la sauvegarde du patrimoine vivant et des compétences liées aux pratiques traditionnelles de l’artisanat. En outre, le projet accorde une attention particulière à l’importance des créations artisanales pour les communautés en termes de signification et de mode de vie sur le long terme, sans oublier leur importance sur le plan économique.

Critère A.7 : L’État partie n’a, à ce jour, reçu aucune assistance financière de la part de l’UNESCO du Fonds du patrimoine culturel immatériel de la Convention de 2003 afin de mettre en œuvre des activités similaires ou connexes dans le domaine du patrimoine culturel immatériel.

Paragraphe 10(a) : Le projet sera mis en œuvre au niveau local en coopération avec des partenaires, dont le gouvernorat du Caire et l’Administration générale de la préservation du patrimoine du Caire (Cairo Heritage Preservation General Administration - CHPGA).

Paragraphe 10(b) : La demande souligne que le projet pourrait stimuler les synergies avec les autorités nationales, les organisations de la société civile, les ONG et le secteur privé. Ce projet pilote pourrait susciter l’intérêt de diverses parties prenantes pour poursuivre les inventaires après la fin du projet.

  1. Approuve la demande d’assistance internationale de l’Égypte pour le projet intitulé Inventaire du patrimoine culturel immatériel relatif à l’artisanat pratiqué au cœur du Caire historique et accorde à l’État partie un montant de 86 950 dollars des États-Unis à cette fin ;
  2. Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention particulière à ce que le plan de travail des activités que le Fonds du patrimoine culturel immatériel devra couvrir, soit suffisamment précis et spécifique pour fournir justifier les dépenses et refléter la durée souhaitée du projet ;
  3. Invite l’État partie à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance internationale accordée.

Top